samedi 18 août 2007

Vendredi 9 mars 2007 : Cotonou/Ouidah

Nous ne nous lassons plus des petits déjeuners à l’acropole, où cette fois-ci le chef nous prépare un ananas pirogue : le rêve !


Nous ne nous lassons plus non plus des taxis puisque nous nous rendons à Ouidah avec ce moyen de locomotion.

Déposées devant le fort portugais, nous faisons la visite, guidées par une femme peu souriante et avare de renseignements. Ensuite, nous partons à pied pour la plage. Nous voulons ainsi revivre la route des esclaves jusqu’à la porte sur l’océan. Mais arrivées à la place des enchères, on nous déconseille de nous y rendre à pied : le chemin est peu sur et il y a souvent des vols à la tire.

Un peu déçues, nous partons en zem pour arriver sur une immense plage de sable où a été bâti un monument dédié au souvenir des esclaves déportés. L’un des chauffeur de zem nous propose de faire la « visite guidée » du lieu. Nous marchons un peu sur la plage avant de le laisser reprendre sa route.

Nous déjeunons devant le monument, tout aussi grand, dédié aux premiers missionnaires. Nous reprenons le zem et nous baladons dans la ville jusqu’à l’ouverture de la poste. Enfin, avant de repartir pour Cotonou, nous dégustons un ananas, découpé dans la rue et qui s’avale comme une glace !

Dans la voiture, nous parlons politique avec le chauffeur très sympathique et à Cotonou, nous cherchons la boutique de Clotilde, rencontrée à Ouaga. Nous testons ainsi le zem à trois… Oui, oui ! Trois sur une moto !!

Enfin, nous réalisons quelques derniers achats avant de rentrer à l’hôtel et préparer notre départ du lendemain.

Mercredi 7 mars : Ouahigouya/Natitingou et Jeudi 8 mars 2007: Nati/Cotonou

Nous n’avons fait que voyager. Cependant, nous avons vécu quelques événements insolites que je ne peux m’empêcher de résumer ici.

Mercredi matin, nous nous sommes levées très tôt pour prendre le bus STMB de 6h30, nous n’avons encore déjeuné que de quelques bouts de pain mais notre objectif était clair : atteindre le Bénin pour prendre un bus le lendemain.

Le car a traversé les mêmes paysages arides que 2 jours plus tôt et nous sommes arrivées sans encombre à Fada N’Gourma. Sur la route, nous avons profité d’une halte pour imaginer notre prochaine entreprise de vente de sandwiches grâce à l’idée merveilleuse de Juliette de créer le sandwich à l’avocat !

A Fada, nous avons su que rien n’était gagné pour la suite du trajet. D’abord, il nous a fallu nous rendre jusqu’à la gare des taxis brousse, ensuite trouver un moyen de locomotion pour aller jusqu’à la frontière, puis chercher des toilettes publiques, retirer de l’argent pour la fin du trajet et enfin attendre le départ de notre minibus. Enfin, celui-ci démarre. Nous sommes entassés les uns sur les autres comme depuis le début mais cette fois-ci deux chèvres pieds et poings liés nous accompagnent dans l’habitacle (elles sont placées sous les sièges et vont en profiter pour faire leurs besoins tout le long du parcours). Enfin, la frontière burkinabée ! Mais là, stupeur ! Le mini bus nous dépose en nous proposant un autre moyen de transport pour la fin du voyage. Mais le taxi qu’on nous propose est vide pour l’instant et ne veut donc pas démarrer. Juliette râle et Hélyette joue la « gentille » mais rien n’y fait. Nous avons devant nous deux possibilités :

- nous rendre jusqu’à Nati en taxi mais payer pour les places vides

- dormir dans un hôtel et attendre le lendemain d’autres voyageurs.

Au Burkina, il est 19h mais de l’autre côté, il est déjà 20h. Il faut encore une heure de route jusqu’à Tanguiéta et 1h jusqu’à Nati et la frontière ferme dans une heure. En désespoir de cause, Juliette se rend directement au près des gardes frontières pour plaider notre cause. Etant donné, l’état dans lequel elle est partie (très énervée, normal, on a quand même payer notre billet de transport jusqu’à Tanguiéta et non jusqu’à la frontière), Hélyette s’inquiète des résultats et craint de devoir éviter une nouvelle fois la prison… Heureusement, Juliette, après avoir pleuré auprès des gardes, revient avec une bonne nouvelle : un des gardes va faire le maximum pour nous trouver un moyen de locomotion pour traverser la frontière, en attendant, il nous propose de nous laver, de prendre l’apéro et de nous reposer chez lui devant la télé (satellitaire !)

Nous en profitons jusqu’à l’arrivée providentielle d’un taximan qui nous propose de faire route jusqu’à Tanguiéta. Là-bas, Juliette négocie à 10000 les derniers kilomètres puisque aucun taxi n’est sur de pouvoir nous emmener pour 6h30 le lendemain. A Nati, nous retournons au même hôtel et nous effondrons sur le lit.

Le lendemain est beaucoup plus calme avec 7h de bus, un peu de zem, des achats de souvenirs à Abomey, un repas à 100F (0,15€) et du taxi jusqu’à Cotonou. Seul le film du car nous épuise…

Techniques artisanales maliennes

Les bogolans : les artisans dessinent avec une préparation sur de grandes tentures blanches. Ils les trempent ensuite dans un produit qui teint les parties non couvertes en jaune. Ils font sécher, ils retrempent, le jaune vire au marron clair… jusqu’au noir.


L’indigo : comme lorsqu’on était ado, les femmes nouent les tissus blancs, qu’elles trempent ensuite dans des bains de colorants (indigo naturel à base de feuilles, indigo industriel et potasse). Les endroits noués restent blancs, le reste prend une couleur bleue.

mardi 14 août 2007

Le pays Dogon (un petit bout)

Les Dogons se sont installés contre la falaise pour éviter l’islamisation. Au pied de la roche, se trouvent leurs anciennes maisons. Au-dessus, se sont les maisons thélèmes, peuple chassé par les Dogons. Elles sont minuscules : ces gens ne mesuraient pas plus d’un mètre. Et pour atteindre ces cavités ? Les historiens ne sont pas d’accord, soient les Thélèmes grimpaient aux arbres, soient ils escaladaient la roche. Maintenant, les anciennes habitations troglodytes, accrochées en altitude, servent de nécropole.

Les rois Hogon avaient de nombreux privilèges et décidaient de faire la guerre ou non. Leur reine préparait le repas puis s’asseyait sur une tortue pour lui faire goûter les plats.
Les baobabs striés que nous avons vus en arrivant permettent la réalisation de cordes, grâce aux écorces.
Sous les cases à Palabres, on règle les problèmes du village. Les femmes n’ont pas l’autorisation d’y entre. Quand il y a un souci entre un homme et une femme, les sages du village s’assoient sous la case pour trouver une solution. L’homme qui pose problème est invité à s’asseoir aussi. La femme explique les raisons de leur venue. L’homme s’énerve, se lève d’un coup et se cogne la tête contre le toit. Il se rassoit et se tait : la femme a raison !

lundi 16 avril 2007

Mardi 6 mars 2007 : Pays Dogon/Ouahigouya

Première mauvaise nuit du séjour ! Réveillées tôt, trop tôt (vers 3h00 du matin) alors que la lune est au zénith et que l’harmattan souffle sur la terrasse, nous ne parviendrons pas à nous rendormir dans ce froid « glacial » !! A 5h00, l’appel de la mosquée ! Allah est avec nous même si on préfèrerait qu’Il nous laisse dormir !
On finit par se lever et s’habiller à la vue de tous…

C’est à ce moment précis que nous décidons de surnommer notre chauffeur « adoré » phaco. En effet, la veille, il nous avait ravi de sa présence à table, mais le matin, nous découvrons que ce kéké de service laisse son pote Saïdou ramasser ses os laissés sous la table.
Bon, nous prenons notre petit déjeuner au milieu des antiquités dogons. Les beignets sont un vrai délice. Heureusement, parce qu’il n’y a que ça ! Enfin, on a eu pire…
Nous retournons ensuite à Enndé pour comprendre les techniques de l’indigo. Et nous voilà reparties avec un nouveau sac de souvenirs. Nous prenons la route jusqu’à Telli. C’est agréable de faire une petite promenade matinale, de profiter du soleil et du calme des pistes. Nous soufflons un instant à l’auberge locale. Saïdou s’inquiète pour la Mercedes bloquée à Enndé avec son problème de roue. Le temps de grimper une nouvelle fois la colline et de s’instruire de nouveau, nous redescendons et Saïdou décide de faire venir notre gros sac (resté dans la voiture) avec une mobylette. Nous repartons vers Bankass. Pour essayer de gagner du temps, Saïdou nous propose ce moyen de transport...Mais, le propriétaire refuse que nous le prenions...
10km après le départ matinal, nous voici au poste du pays dogon (Kani Kombolé). Là, les taxis vont arriver, d’après Saïdou. Il y a quelques problèmes : d’abord nous ne sommes pas à Bankass, ensuite, il n’y a pas de véhicule… Nous avons le temps de « visiter » la mosquée et d’apprendre qu’aux sommets des tours sont placés des œufs d’autruches (ou des imitations) car cela luit au soleil et attire les croyants.
Nous revenons vers la route de Bankass, il n’y a toujours pas de taxi mais la Mercedes est là. Dans son « immense » bonté, phaco nous propose de nous remmener jusqu’à la ville. Nous sommes prêtes à partir avec lui mais la voiture refuse de démarrer (une nouvelle fois !)
Enfin, nous voici à Bankass où c’est jour de marché. Il y a des étales partout mais ce qui nous étonne le plus, ce sont les ânes qui mangent la paille à l’abri de leur charrette. Il y en a partout !
Dans la ville, nous faisons une fois de plus sensation ! Saïdou nous cherche un moyen de transport pour Koro et tous les chauffeurs, négociateurs et autres badauds veulent nous aider. Entre temps, Juliette marche dans une « mosquée. »
Toujours pas de taxi ! Il est 12h30, nous avons rendez-vous avec Mamoudou à 14h à Koro. Saïdou nous laisse entre les mains de son « frère » qui a gardé os sous en caution. Celui-ci a la mission de nous trouver un véhicule, n’importe quoi pour atteindre Koro. Nous sommes prêtes à prendre un bus, un taxi-brousse, une moto, a voiture du maire, un camion… Mais le négociateur s’assoit dans son véhicule (qui ne peut démarrer car vide) et semble attendre qu’un chauffeur tombe miraculeusement du ciel. C’en est trop, je pars, moi-même à la recherche de quelque chose. L’homme bouge enfin ses fesse et finit par nous trouver un minibus blanc, plein à craquer. Nous nous y entassons, nos sacs sur les genoux. C’est à nouveau le fou rire en voyant l’intérieur du véhicule et les places qui nous sont réservées. Départ dans la poussière mais la route va être pire… Fenêtres ouvertes, nous sommes désormais déguisées en bédouin. Le sac est finalement monté sur la galerie et nous continuons de tirer une tête qui fait rire les passagers. A chaque halte, j’essaie de me dégourdir les pieds et c’est comme ça que je me retrouve à pousser le bus ! Ce qui fait une nouvelle fois rire les autres personnes !! Les lunettes couvertes de sable, c’est la nuit pour Juliette, elle parvient à s’endormir !
Koro, enfin !!
Débarquées du bus, les gens se jettent sur nous. Ils sont au courant de nos déboires et nous informent qu’il n’y a plus qu’un bus à 5h30. Il est 16h et nous sommes dans l’inégalité totale. Va-t-on arriver à Ouahigouya ?
Un coca/sprite et une heure d’attente plus tard, un camion chargé de zébus change sa roue devant nous. Le chauffeur est d’accord pour nous prendre. Nous voilà donc en route. Nous sommes 5 dans la cabine: le chauffeur, l'apprenti chauffeur, le propriétaire du bétail, Juliette et moi. Dans la benne, il y a 40 zébus (appelés aussi boeufs) et le surveillant, pendu dans au-dessus des bêtes. En effet, si l'un des animaux se couchent, il doit le relever pour éviter qu'il se fasse étouffer et écraser par les autres. A la frontière burkinabée, nous restons planquer. Nous ne seront jamais comment ils ont su que nous n'avions pas de visa mais nous avons eu la frousse de notre vie!


Enfin, au milieu de la nuit (vers 00h00), nous arrivons à Ouahigouya! Nous prenons quand même douche avant de nous effondrer dans le lit!

Lundi 5 mars 2007 : Ouahigouya/Pays Dogon

Nous devions enchaîner douche, poste, visite nouvel ASED, retrait d’argent et partir à 10h00 avec Mamoudou. Mais taxi plein signifie départ à l’avance ou en retard… A 8h00, nous avons donc la visite surprise du chauffeur qui est prêt et nous attend.
Finition des sacs, courses pour le petit dej’ et nous voici sur la route de Mopti.
Une heure plus tard, le minibus « flambant neuf » et rempli normalement crève ! Au milieu de nulle part, nous descendons et le changement de roue s’effectue normalement. A la frontière burkinabée nous confirmons la possibilité de rentrer une nouvelle fois sur le territoire de B. Compaoré malgré un visa une seule entrée.
Nous traversons ensuite un no man’s land d’une quarantaine de kilomètres. Notre première rencontre en terre malienne n’est ni le douanier, ni un enfant qui court en criant « Nasaara ! », ni une femme qui porte quelque chose sur sa tête, ni un écolier qui part travailler, mais un animal surprenant ! Alors que nous roulons à vive allure entre les deux frontières apparaît au milieu de la route : un dromadaire ! Nous croyions avoir fini nos découvertes avec la faune après la Pendjari mais depuis le début du voyage, nous allons de surprises en surprises.
Nous nous retrouvons au poste frontière malien. Nous n’épiloguerons pas sur cette histoire car les quelques heures dans l’inégalité n’ont pas été très paisibles.

Nous voici donc à Koro où nous avons rendez-vous avec Saïdou, le guide envoyé par Mamadou, l’ami d’Alexie. Apparemment, il a été prévenu de notre arrivée précoce mais il n’est pas là. Nous sommes assises sous « l’abri bus » à regarder Mamoudou réparer sa roue quand surgit une mobylette. L’homme qui en descend se dit venir de la part du guide mais il nous appelle Eliane. Nous n’y croyons pas et lui déclarons vouloir rester où nous sommes. Il repart et réapparaît un quart d’heure après avec un autre homme. Celui-ci nous confirme les dires du premier et pour preuve appelle Mamadou. Cela ne change rien, Saïdou n’est toujours pas là et nous commençons à nous inquiéter pour les négoces. Entre temps, le chauffer de mobylette se fait « incendier » par les autres personnes présentes sous l’abribus pour n’avoir pas dit bonjour.
Enfin, une Mercedes surgit. A son bord, un jeune homme en tenue Dogon et un « kéké » en tee-shirt moulant sans manche et chaîne en or qui brille.
Le passager le plus jeune s’avance vers nous et commence à discuter du programme. Cela nous convient, reste à voir pour le prix mais une dizaine de personnes nous tourne autour. Juliette s’éloigne avec lui tandis que je pars faire les courses pour le repas. A mon retour, Juliette est toujours en négoce. Prix de base 100 000CFA (150€), comme annoncé la veille au téléphone. Mais Saïdou ne semble pas vouloir négocier. Tous les arguments passent : le prix du véhicule, les kilomètres, les guides… Rien n’y fait, c’est 100 000 ! Juliette ne bougeant pas d’un iota, Saïdou appelle le grand chef Mamoudou qui explique que la veille, c’était 150 000 annoncé, que la voiture coûte 50000… Toujours est-il que ce prix est hors bourse. Sur ces entre faits un touriste arrive pour profiter du véhicule. Il nous déclare que le taxi jusqu’à Bankass coûte 2500Frs/personne et que dans cette cille, on peut trouver des guides à 5000/jours. En réfléchissant et en discutant, nous avons de nouveaux arguments. Finalement, alors que nous sommes prêtes à rentrer à Ouahigouya, Saïdou nous propose 75000 avec retour en taxi de Bankass. Nous signons à 70000 (110€) avec preuve écrite à l’appui. Enfin, 3h30 après notre arrivée à Koro, nous partons pour le pays Dogon !
Enfin… Pas tout à fait… car le chauffeur nous fait le coup de la panne. On se demande si on va vraiment partir… Enfin, le véhicule démarre…
Rap à fond à 100km/heure sur la piste, nous sortons notre pique nique pour le déguster. Mais deuxième crevaison de la journée… Tout le monde descend ! Vu l’état du pneu de rechange, le chauffeur décide de diminuer la vitesse. Nous arrivons à Bankass puis au pied de la falaise. Nous traversons trois villages dogons, doublant de nombreux piétons et charrettes d’ânes. Nous observons la falaise sur laquelle on voit des anciennes maisons dogons, mais aussi, dans la plaine, les nouveaux villages avec leurs mosquées en banco, les baobabs striés, les tissus qui sèchent au vent…
Nous arrivons à Enndé, où nous profitons de la pause pour souffler et faire notre mini toilette. L’auberge est pleine, nous n’y passerons pas la nuit. Dommage, car il y a l’eau courante, le groupe électrogène et la déco est de qualité. Nous partons ensuite nous promener dans le village. Saïdou nous explique les traditions, les coutumes et l’artisanat.
Nous grimpons ensuite sur la falaise, très vite le village rapetisse et l’horizon s’agrandit. Au pied de la roche, nous déambulons dans les anciennes maisons dogons, observant ça et là des débris de cérémonies funéraires ou vodous. Mais ce qui nous surprend le plus, ce sont les bruits du village. A nos pieds, Enndé est une bourgade vivante de laquelle montent toutes sortes de sons : les pillons qui frappent les céréales, le bruits des roues de charrettes sur le sol, les animaux qui meuglent, braient, hennissent…
Nous observons enfin la technique pour faire les bogolans.
Il fait presque nuit, nous partons à pied à notre hôtel.

Pas de groupe, ni l’eau courante, nous nous empressons de tendre notre moustiquaire sur le toit avant l’arrivée des moustiques et des étoiles. La douche se fait au seau, on devient des habituées dans un espace sans porte, autant dire qu’on est pas 100% à l’aise.
Viens ensuite le souper, sous les étoiles mais cette fois à la lueur d’une lampe à pétrole. Nous manquons une nouvelle fois de nous étouffer… de rire en observant nos deux comparses en train de manger… Avant tout, le menu : riz, sauce, poulet. Ensuite, il y a Saïdou qui mange de manière traditionnelle, c’est-à-dire avec les mains. Forcément, on est un peu dégoûtée de voir ses doigts recouverts de sauce, de gras et de riz… Mais le pire est notre « ami » le chauffeur qui déguste son repas en faisant toutes sortes de bruits. Il mange avec la fourchette mais c’est ignoble. Entre les slurp et les slap, il trouve le temps de cracher ses os par terre et de se barbouiller la bouche de graisse. Nous avons l’appétit coupé, on réduit la conversation et partons nous coucher.

mardi 10 avril 2007

Dimanche 4 mars 2007 : Ouaga/Ouahigouya

Levées pour le petit déjeuner avant 8h00, nous partons assister à la messe à la cathédrale. Les annonces sont toujours aussi longues, l’homélie aussi mais c’est agréable de se trouver dans la cathédrale de Ouaga. Un fou rire nous prend au moment du Notre Père. Nous faisons l’erreur de nous regarder au moment où toute l’assemblée s’attrape la main et commence à se balancer. A la fin de la célébration, nous discutons avec notre voisine qui est béninoise, venue pour vendre ses tissus pendant le FESPACO. Lorsque nous lui informons que nous retournons à Cotonou pour prendre notre avion, elle nous invite à venir dans sa boutique qui est nommé dans le Futé©. Nous parcourons ensuite la ville à la recherche d’internet, téléphone et eau. Nous achetons notre pique-nique et décidons de ne pas aller à la galerie du FESPACO, faute de temps.
Repas à la confrérie, taxi et nous voilà de retour à la gare STMB. Nous obtenons 2 places dans le minibus rempli de Mundhélés, from USA.
Le paysage est identique à celui rencontré depuis la frontière mais très loin de celui de mes souvenirs d’été 2005. Les mots « sec » et « poussiéreux » nous viennent une nouvelle fois à l’esprit.

A 17h, à l’approche de Ouahigouya, je sens un étrange sentiment monter en moi. Un an et demi que j’ai quitté ce lieu avec l’espoir d’y revenir sans être sûre de pouvoir le faire. Aux portes de la ville, je me demande si l’ASED a déménagé, si l’association est installée dans « mes » briques, si je verrai les enfants, si je reconnaîtrai Alexie, si les petits se rappelleront de moi… Les questions se chevauchent dans ma tête et les lieux que je reconnais surgissent devant mes yeux. Je me souviens tant de cette ville que j’ai peur qu’elle m’ait oubliée. J’ai passé 3 semaines de ma vie à Ouhigouya, trois semaines qui, comme lors de chaque voyage, ont un peu changé ma façon de voir le monde…

A la gare STMB, nous descendons au milieu d’une foule compacte mais je reconnais le visage d’Alexie qui nous accueille avec le sourire et la poignée de mains (+ coups de têtes !!)
Nous enfourchons les « brelles » de l’ASED, Juliette sac sur le dos avec le chauffeur et moi sans sac avec Alexie. Juliette se fait coincer dans un troupeau de zébus tandis que moi, je passe par l’ASED pour récupérer les clés de la villa. Je suis Adama « sport » dans la cour, le regard à l’affût du moindre enfant et j’entends : « Cri, cri, crac, plouf… » Les enfants n’ont pas oublié, j’en suis toute retournée. J’ai hâte de parler avec eux !
A la villa, je salue Alassane qui est toujours aussi distant au premier abord et Adama (le frère de Saïdou)
Nous nous installons dans la même chambre qu’il y a un an et demi (« Nostalgie, nostalgie !! »). Nous prenons notre douche puis retrouvons Alexie au Caïman.
A table, nous discutons de l’ASED, des nouveaux locaux, des projets pour les plus vieux, des rapports avec ASMAE, de la relation avec Chambéry (ville de jumelage). Et surtout du séjour en pays Dogon. Nous apprenons alors qu’il faut compter 100 000CFA (1525€) NEGOCIABLE !! pour 24 heures en pays Dogon. Le projet nous désenchante un peu mais nous restons mobilisées : avoir parcouru autant de kilomètres pour l’ASED, ça c’est bien, mais un peu beaucoup…
Nous disons au revoir à Alexie et rentrons à la villa, c’est Cafard’s time !!

Samedi 3 mars 2007 : Fada/Ouaga

De cette journée de transport, nous n’avons pas grand-chose à raconter. Le gérant du resto de la veille nous trouve un petit déjeuner. Puis nous prenons le taxi jusqu’à la STMB. Le bus de 10h est plein, nous attendons celui de 12h qui ne partira qu’à 13h15. Sur la route, le paysage varie peu : sec, sec, sec… Par contre, il y a beaucoup d’animaux : zébus, chèvres, ânes…
Nous arrivons à 16h30 à Ouaga, on nous trouve un taxi qui nous dépose à la fondation Dufour. Nous passons le portail et entrons dans une cour fermée où pendent des vêtements. Timidement, nos avançons, jusqu’à trouver quelqu’un… On a l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps et dans l’espace ! En effet, nous nous retrouvons dans les années 70, en Ardèche, dans une communauté bab. On nous propose un lit à étage dans un dortoir mais nous préférons profiter de notre halte à Ouaga pour nous reposer. Nous choisissons donc de nous rendre à la fraternité, à côté de la cathédrale. Nous nous y installons, faisons notre toilette (DOUCHE !) et nous dirigeons vers un resto chic.
Le FESPACO draine beaucoup de touristes et les blancs semblent faire parti du paysage. Nous nous retrouvons ainsi dans un resto chic, sous les arbres, à côté d’une piscine. Nous y dégustons deux énormes jus d’ananas, un avocat crevette et un filet/riz. Un rêve copieux !

Vendredi 2 mars 2007 : Pendjari/Fada N’Gourma

Levées avant l’aurore, nous avons un peu moins d’entrain et de motivation que la veille. Mais dès les premiers éléphants nous retrouvons notre pep’s !! En fait, nous voyons d’abord les ravages qu’ils ont fait : ils ont tellement détruits les arbres, qui se trouvent désormais au milieu de la piste que nous devons rebrousser chemin. Juliette en profite pour descendre du toit où il fait trop froid et moi, je me mets à chanter à tue-tête dans la savane.
Presque blasées, nous observons la même faune que la veille. La pause à la marre Bali est beaucoup plus agréable. Le calme et le silence sont synonymes de sérénité et nous ne nous lassons pas des hippo flemmards, des phaco avec leurs fesses en l’air et des troupeaux de buffles sortis d’une pub pour le riz de Camargue « Taureau ailés ».
Après, nous « siestons » dans le 4x4 jusqu’à l’entrée du parc où nous effectuons photos et achats. Nous embarquons des villageois et nous faisons route jusqu’à la cascade de Tanougou.

Là, le rêve ! On se croirait dans un film. Après le change difficile, nous allons nous baigner sous la cascade : un vrai bonheur !!

A Tanguiéta, Bonni (« and Clyde », on l’a fait pendant 2 jours, fallait bien l’écrire), nous met dans un taxi brousse avec du pain et des sardines pour aller jusqu’à la frontière.
Nous battons un nouveau record en montant à 4 devant !! Si, si, c’est possible, bon inutile de vous dire que le passage des vitesses et assez difficile !!
A la frontière béninoise, nous déconnons avec les policiers. En partant, nous continuons notre campagne électorale en leu faisant un signe de la main. Nous traversons ensuite un no man’s land d’une dizaine de kilomètres où, une fois encore, l’impression d’être inconsciente nous vient à l’idée. En effet, le taxi tombe en panne au milieu de nulle part, nous ne savons même pas si c’est le Bénin ou le Burkina t nous avons un peu peur d’être coincées à la frontière sans moyen de transport jusqu’à Ouaga. Ouf ! La frontière apparaît ! Mais nous devons la traverser à pied en poussant le taxi qui a des problèmes d’embrayage. Le douanier nous donne son numéro de téléphone et nous repartons jusqu’à la ville ! Là, on nous installe sur un banc pour attendre le taxi. Nous observons les gens et nous arrivons à la conclusion que nous avons bien passé la frontière : Bénin et Burkina semblent bien différent. Les enfants d’abord, ils ont l’air livré à eux même. Au Bénin, nous avons très peu vu de mendicité, ici, c’est la première chose qui nous frappe. Ensuite, nous avons l’impression que les habitants vivent dehors. Au Bénin aussi, il y avait de l’animation ans la rue, mais ici les gens avalent leur bouillie en plein air. Enfin, la façon de se dire bonjour semble plus respectueuse : le plus jeune des deux tend sa main droite et attrape son avant-bras avec sa main gauche en faisant une petite courbette.
Après une heure d’attente (heureusement, il y a le changement d’heure entre les deux frontières), nous retrouvons un taxi-brousse (minibus) à bord duquel nous nous entassons à 24. Il y a des montagnes de sacs sur le toit et le contrôleur grimpe de partout et passe par les fenêtres alors que le véhicule roule. Face à nous, une femme, sans doute Peule, porte sur ses genoux sa fille. Il est difficile de ne pas la dévisager tant elle paraît différentes des autres femmes. Ses cheveux sont noués dans un foulard, elle porte une étole de toutes les couleurs dont elle se sert pour couvrir ses cheveux ou l’enfant. 5 tresses sortent de sa coiffe de chaque côté du visage. Au bout de celles-ci pendent des pièces françaises de 5 ou 10Frs (les très grosses en argent). A son cou, de nombreux colliers. A ses bras, deux gros bracelets en argent. Mais ce qui nous perturbe le plus, c’est de voir sa fille de 1 an ½ environ cherchait sous la tunique de sa mère pour trouver les seins et les téter comme des mamelles.
Le trajet jusqu’à Fada N’Gourma est long, très long. Sur la fin du trajet, os voisins égaillent un peu la route en parlant en mooré sur nous et nous faisant semblant de les comprendre.

Arrivées à Fada, on nous propose de dormir à la STMB… On est rout’s mais pas trop quand même : attendre 10h le bus de 6h du matin en pleine gare routière, NON merci !!
Hôtel sans prétention ni eau mais repas peu cher et copieux. Au lit !

Jeudi 1er mars 2007 : Natitingou/Pendjari

6h00 du matin précises (5h30 en fait), M. Maman et le guide Bonni sont devant l’hôtel avec le 4x4. Nous achetons du pain, laissons le président d’AGAT chez lui et prenons la route vers le parc.
Les kilomètres accompagnés de musiques africaines passent plus vite que prévu. Lentement, l’aube se lève, les paysages apparaissent. Nous traversons la chaîne de l’Atakora, parfois des gorges, souvent des collines rocheuses et très souvent des camions en panne sur le bord. La route est le lieu de tous les passages : camion transportant du gasoil ou du coton, enfants se rendant à l’école, femmes transportant toutes choses sur leur tête…

Nous arrivons à Tanguiéta, petite bourgade encore tout endormie (il n’est que 7h00) puis bifurquons sur une piste. Pendant ‘heure qui suit jusqu’à l’entrée du parc, nos yeux ne quitterons plus les décors qui défilent derrière les vitres.
L’une comme l’autre, nous pensons à Balavoine : L’Afrique qui se déroule devant nous est celle de ses chansons, celle de notre enfance. En venant sur ce continent, nous avions en tête les villages de banco et de paille, des enfants qui courent tout nus, des puits autour desquels tous les habitants se retrouvent, de la poussière et du sable et surtout cette couleur jaune/orangée, mélange de soleil et de terre sèche. Devant nos yeux, ce sont ses paysages là. C’est d’ailleurs presque un choc tant ces images paraissent intemporelles. Je crois que le plus déroutant c’est de voir les gens marcher au bord de la piste. Ils portent sur leur tête d’énormes bassines, dans leurs bras des bidons et ils marchent. Même des enfants de 4/5 ans se déplacent avec les adultes, leurs seaux sont adaptés à leur taille, mais eux aussi marchent. Inutile de demander à Bonni ce qu’ils font. L’eau est tellement vitale. Mais ici, comme ailleurs, c’est une denrée si rare.

Au bord des villages, il y a parfois des réserves de coton qui attendent les camions pour partir en ville et être sans doute exportées partout dans le monde.



Nous arrivons à l’entrée du parc : une baraque pour le côté administratif, un panneau pour informer du règlement, une barrière pour marquer l’entrée et une boutique de souvenirs. Nous sommes prêtes à entrer dans notre premier parc naturel, nous sommes enthousiastes et heureuses d’être là, même si nous ne savons pas encore si les animaux vont être au rendez-vous. Bonni nous explique que nous entrons dans la partie « chasse » du parc. Il nous indique les prix pour ramener telles ou telles carcasses (pour info, le phacochère coûte 70 000CFA (107€), le buffle 350 000F (534€))
Un peu plus loin, il nous informe que nous allons sans doute croises des babouins et des éléphants. Juliette et moi scrutons méthodiquement les arbres à la recherche du moindre singe. A chaque nœud dans une branche nous pensons voir un animal.
Soudain Bonni pile. Là, juste devant nous, à 5m, une magnifique antilope cheval. Nous croyons rêver. D’abord parce qu’on s’attendait à voir un babouin, ensuite parce que l’animal est tout prêt et surtout parce qu’une antilope c’est immense ! Le temps d’armer nos appareils, la bête s’éloigne.
Un peu plus loin, nous croisons une biche. En fait, il s’agit d’une gazelle cobe.

Nous arrivons à la mare Bali. Inutile de tout vous raconter mais nous avions l’air de vraies aventurières. A l’affût derrière nos jumelles et nos appareils, nous scrutions les environs à a recherche de la moindre feuille qui bougeait. Nous avons ainsi eu la chance de voir une lionne, une famille de phacochères, de crocodiles, de babouins, (dont Nestor le plus célèbre), de nombreuses gazelles, des buffles et les oreilles d’un hippopotame. Entre chaque apparition, nous profitons de la présence de Bonni pour nous cultiver. Nous nous renseignons sur les modes de vie, de reproduction, d’alimentation… Nous apprenons quantité de choses, entre autre que les antilopes sont herbivores et ne mangent pas les babouins (n’est-ce pas Juliette !!). L’observation n’est pas toujours facile tant les enfants à côté de nous font du bruit.
Après 2h de rencontres inoubliables, nous reprenons la route pour atteindre l’hôtel. Juliette est moi en profitons pour faire une sieste dans la voiture. Bonni, lui, est toujours à l’affût. Son travail est impressionnant, il ne quitte pas l’horizon du regard, soit sur la route, soit vers la savane. I faut observer son regard de lynx qui se tourne alternativement, repérant le moindre mouvement et parvenant à différencier une antilope bubale, d’une antilope cheval à 1km à la ronde…

Enfin, nous arrivons à l’hôtel. Nous déposons nos bagages dans notre bungalow rudimentaire et nous allons déjeuner en terrasse. Nous passons pour deux clodos avec notre pain sec et nos cocas mais à 6000F le repas, nous avons peur qu’il nous reste en travers de la gorge. Juliette écrit ses cartes pendant que je fais la sieste et que je profite de la piscine.

A 16h00, nous reprenons la piste à la recherche des éléphants et des lions. Je crois que c’est à ce moment, que j’ai droit à mon ¼ d’heure de honte. En effet, devenues de vraies exploratrices, nous croyons être capable de repérer les animaux. J’annonce donc fièrement : « Un phacochère ! C’est un phacochère ! ». Bonni répond gentiment : « quelque chose comme ça… C’est un rocher. »
Première halte, le 4x4 devant nous explique qu’il y a un lion sous l’arbre. Nous sortons les jumelles pour découvrir qu’on s’est vraiment moqué de nous puisqu’il s’agit d’une antilope !
Nous arrivons à la marre sacrée où nous nous extasions devant les hippopotames et un martin pêcheur. Nous reprenons une nouvelle fois la route, Juliette dans la voiture et moi sur le toit.
Violent coup de frein de Bonni, nous sommes face à face avec des éléphants. L’un d’eux semble vouloir nous charger et nous ne faisons pas les fières ! Encore plus lorsque nous apprenons sa vitesse de déplacement : 70km/h en sprint !!
Nous rentrons ensuite à l’hôtel, toutes les deux sur le toit en chantant des chansons et en observant le coucher de soleil. Nous sommes toutes sèches quand nous passons la porte de notre chambre, il est 19h30.
Douches, apéro et repas au milieu des mundhélés, nous sommes es deux seules à pouffer de rire. Faut dire qu’après notre délire sur le toit du 4x4 et dans le bungalow avec ma tenue « safari » et mon défilé commenté par Juliette, nous avons du mal à retrouver notre sérieux. Cette journée a été très longue mais comme chaque jour depuis le départ, nous avons l’impression d’être des Indiana Jones et d’avoir une chance inestimable d’être là.

jeudi 29 mars 2007

Mercredi 28 février 2007 : Djougou/Natitingou

Nous déjeunons sur la terrasse de la princesse, remplissons nos gourdes à ras bord et partons pour visiter Djougou. En zem s’il vous plait ! On est devenues des pros. Ils nous déposent devant une pharmacie et nous errons jusqu’à une mosquée où on trouve un guide. Celui-ci nous promène dans les ruelles. Les enfants nous suivent en criant « blancs, blancs ! » dans leur langue. Bientôt, toute la ville semble être à nos côtés. Nous pensons ne rien découvrir et finalement, j’achète un bracelet et nous visitons la forge.
Le travail du métal nécessite plusieurs travailleurs e différentes étapes. D’abord, un ouvrier agite le feu grâce à un soufflet. Un deuxième place des pièces de 100frs sac plastique compris dans un petit canari. Celui-ci va ensuite dans les braises. Lorsque le tout est fondu, le deuxième ouvrier récupère le liquide et le fait couler dans un moule. Puis démoule pour donner la tige de fer à l’orfèvre qui sculpte et réalise les bijoux.
Après la petite visite, nous reprenons zem et taxi-brousse jusqu’à Kopargo.

Nous enfourchons à nouveau 2 zems pour nous rendre à Taneka-Koko. Le voyage se passe sans encombre pour moi. Juliette a plus de mal sur sa mobylette avec les accélérations, les bosses et les trous. Le paysage est très sec et rocailleux. De temps en temps, nous croisons des villageois à pied, à vélo, nous observons les villages accrochés aux montagnes.

Juliette sur son zem

Arrivées à Taneka-Koko,



commence un vrai spectacle. Les deux zems nous déposent au centre du village, sur une place avec un grand arbre. Au pied, sur les racines : trois hommes allongés. L’un d’eux se lève et tente de nous expliquer que les vrais guides sont absents mais que lui veut bien nous aider.
Nous commençons à négocier. Toutes es propositions passent par le « président » qui ne bougera pas des racines pendant la conversation. La situation est vraiment comique ! D’abord, le « président » semble nous ignorer, il parle français mais passe par ses « ministres » pour s’adresser à nous. Ensuite, les prix annoncés sont démentiels. En effet, nous partons de 10000CFA (15€) pour finir à 1500CFA (2,3€) ! Enfin, on passe pour des cinglés à vouloir visiter le village seules et sans passer par la grotte, splendeur du lieu.
La visite commence, nous laissons nos sacs sur la place du village, un des conducteur de zem nous accompagne, un enfant tout sale (qui va à l’école et qui est le premier de sa classe…) nous attrape la main, le guide nous devance sans rien nous expliquer. Nous passons près des champs d’ignames (tas de terre), un médicament est planté pour protéger la plantation. Nous avançons dans les ruelles, à travers les cases de terre couvertes de paille. Un énorme baobab trône au centre. Nous arrivons à côté d’une gamelle de beurre de karité. Pas le temps de nous attarder, on nous appelle pour rencontrer l’un des 7 féticheurs du village. L’homme, un vieillard, sort d’une case. Il doit mesurer 1m40, peser 40kg, il a la peau toute rabougrie et porte seulement un « slip » en peau de singe et une dent de phacochère autour du cou. Il nous fait le grand jeu : populasse qui sort des maisons, longue pipe allumée avec crachat de la fumée vers nous, défilé devant nous pour nous faire sentir son odeur de crasse (il ne quitte jamais ses « habits » et ne se lave jamais). Nous lui serrons la main, un peu embêtées à l’idée de le toucher et nous ne savons pas trop comment lui adresser la parole. Je fais une petite courbette pour lui montrer notre respect. Et enfin, il s’assoit sur une pierre, sous un arbre. « Le guide » nous explique qu’il faut faire un petit cadeau pour pouvoir prendre en phot l’homme sacré. A première vue, nous ne voulons pas garder son image en mémoire. Nous demandons des explications pour justifier le prix. En fait, le féticheur prépare des « médicaments » en échange de petits cadeaux. Il protège ainsi les cultures, les champs, les maisons, le village … Nous faisons quelques photos puis Juliette demande l’autorisation de prendre le féticheur au milieu des enfants et le guide a la merveilleuse idée de m’inviter à m’asseoir près du « saint homme » qui en profite pour mettre son bras sur mon épaule pour une pose plus réussie ! Nous finissons de visiter le village avec des informations plus ou moins claires.
Arrive le moment de paiement, le guide semble déçu, nous lui rappelons qu’il doit payer un petit jeune qui nous a accompagnées. Il ne semble pas d’accord, nous payons donc le petit jeune nous-même en lui expliquant qu’il devrait faire guide lui-même.
Retour sur les zems, puis taxi-brousse jusqu’à Natitingou (Nati). L’exceptionnel cette fois-ci, c’est que nous sommes cinq dans le véhicule et que celui-ci a un sac plastique en guise de pare-brise à l’arrière et que dans les descentes il coupe le moteur pour faire des économies de carburant…

A Natitingou, énorme manque de courage, nous allons au premier hôtel venu, nous nous affalons dans une chambre d’une tristesse absolue. Apprenant qu’il n’y pas de repas ce midi (qu’il est trop tard), nous optons pour le maquis « la terrasse » juste à côté, mais là non plus pas de repas !
Là, nous rencontrons des français qui donnent leur avis sur notre programme de l’après-midi. Nous relisons le guide et choisissons donc de manger au maquis des gourmets et de nous rendre à l’hôtel Tata Somba pour obtenir des infos sur la Pendjari.
Très très longue attente (environ 3h) pour finalement choisir de partir avec l’AGAT. Nous laissons une très grosse somme d’argent au président, M. Maman, avec la promesse de le revoir le lendemain à 6h00 à notre hôtel.
Repas du soir à côté d’une ado mundhélée en pleine crise et au lit !

Petite histoire vaudou

Avant à Dassa, il y avait un roi. Celui-ci était très malade et avait décidé de mourir. Il gravit la colline, meurt dans une hutte au sommet, se transforme en serpent et redescend pour que son âme reste dans la forêt en contrebas. C’est depuis ce jour que les descendants de ce roi montent sur la « montagne sacrée » pour y faire es rites funéraires. A la mort de l’un d’eux, le corps est transporté au sommet. Toute la famille est là. Les plus jeunes s’arrêtent un peu avant et font de la musique pendant que les anciens accompagnent le corps en tapant avec un bâton sur le sol. Ils déposent ensuite le corps sur le sol et sacrifient un chevreau. Tous les fétiches sont sortis. Après, tout le monde redescend (par un autre chemin) jusqu’à la forêt où le corps est enterré.
Une fois par semaine, les femmes viennent déposer de la nourriture au sommet de la colline pour rendre hommage aux défunts.
Et une fois par an, les descends viennent faire des offrandes aux ancêtres. Plus ils donnent de choses, plus ils ont de chances de voir la somme engagée doubler dans l’année.

Fétiches

Offrandes

dimanche 25 mars 2007

Lundi 26 février 2007 : Abomey/Dassa/Djougou

Le cadre était génial (jardin ombragé, repas et nuit au même endroit, patron et serveuse aux petits soins, fraîcheur matinale et bruit de la basse-cour pour accompagner notre p’tit dej’…) mais la nuit ne fut pas si bonne avec la literie un peu déglinguée. Au moins on n’a pas eu trop chaud et on ne s’est pas fait piquer…
La journée a été longue. Nous sommes passées par tous les états : du rien, du bien être, du stress, des coups de flip… Mais revenons en au début !
Petit déjeuner pas très bon jusqu’à l’arrivée de l’ananas magique qui nous a apporté sucre et joie en ce début de journée.

En zem, en route pour l’usine de séchage des fruits tropicaux. Un peu de négoce et nous entrons chez le fournisseur d’Artisan du Monde ©. Quel choc, quelle organisation !! Tout ça est bien loin du Congo ! En effet, 40 personnes qui choisissent, pèlent, épluchent et coupent des ananas dans une hygiène quasi-totale sous les ordres d’ingénieurs agroalimentaires qui connaissent leur métier. Enfin… on imagine car l’usine est en stand-by faute d’eau. Nous en profitons tout de même pour faire quelques petits achats.


Ananas qui attendent l'eau pour être transformés


C’est reparti pour le zem (sacs à dos entre les jambes du chauffeur, c’est bien plus confortable !) On commence à apprécier ce moyen de transport surtout que la journée nous emmènera à en apprécier d’autres !
Bohicon rime avec animation, tendance à l’oppression et à vos sacs, faites attention !

A 7 dans une 505, on est presque à l’aise… Enfin, en cette fin de journée, on sait maintenant que chaque voyage en taxi brousse regorge de surprises… Celui-ci : voisin enroulé dans son costume en laine de poule qui prend toutes ses aises, une odeur nauséabonde d’essence qui nous tourne le cœur, un autre voisin qui commence son strip-tease sous l’effet de la chaleur…
Sur la route, les paysages changent. Après la savane arborée, on découvre une atmosphère plus sèche et des collines rocheuses.
A l’arrivée à Dassa, les étales se multiplient sur les bords de la route, présentant de grands tubes en plastique remplis de produits blancs. A priori pas de la dope, d’après notre voisin de la farine, d’après le guide du tapioca. A chaque étale le nom du propriétaire (exclusivité féminine) est inscrit sur une ardoise. Nous descendons au rond point de Dassa pour nous rendre à l’auberge. Nous y déposons nos sacs, commandons à manger et prenons un guide.

Thierry nous emmène dans la zone catholique de la ville où nous visitons l’énorme église construite en 2001 pour accueillir les nombreux pèlerins qui viennent se recueillir à la grotte de la vierge Marie. La décoration générale du site, et particulièrement les 4 statues (2 gardes romains, l’évêque et le pape), est vraiment kitch.

Puis nous nous rendons sur le site vaudou dans la colline. Accompagnés par de nombreux enfants, nous escaladons la colline pour arriver au lieu de rassemblement où se déroule le rituel des défunts. Statuettes, crânes, ossements et autres traces de sang jalonnent notre visite. Nous prenons le temps d’observer les vues sur la ville.
Assoiffées, éreintées, nous retournons à l’auberge pour déguster fromage peul, filet de bœuf, couscous et surtout descendre 1 litre et demi d’eau (à 1300CFA (2€) la bouteille, quel luxe !). Nous décidons à cet instant là que « santé ! » se dira désormais « Possotomé » !
Vu notre état de fatigue avancé et compte-tenu d’une température extérieure proche des 45°C, nous changeons notre programme : go to Djougou !
A la sortie de l’auberge, nous prenons un taxi-brousse. On nous offre galamment le siège avant. Derrière, ils sont 4 et nos « colis » sont déposés sur un vélo. Le coffre est maintenu fermé par un élastique cassé et rénové tous les 5cm.
1ère halte : un flic demande une réorganisation du coffre sous peine d’amende. Nos sacs se retrouvent désormais sous le vélo duquel coule de la graisse.
2ème halte : nous prenons un voyageur de plus, il est muni d’une traction de camion, d’un bidon d’huile et d’une boite de conserve non fermée et pleine d’un liquide jaunâtre. Nous sommes désormais 8 avec le chauffeur, la musique bat son plein malgré nos efforts pour la baisser discrètement et les paysages défilent devant nos yeux.
Nous croisons de nombreux camions remplis de coton, des élèves habillés de beige, cahier sous le bras et marchant d’un bon pas pour se rendre à l’école, des motards avec casque intégral et doudoune de skis et des vendeurs de sacs de charbon le long des routes. Sur les bords, les sacs plastiques ont fait place aux bouts de coton et les champs sont brûlés. Nous apercevons un cycliste blanc, au milieu de nulle part, chargé comme un baudet.
3ème halte : nous ne sommes plus que 2 mais cela ne dure que deux minutes.
4ème halte : nous battons tous les records ! 11 dont le chauffeur dans une 505 pas break.
Aux haltes suivantes, nous chargeons/déchargeons. Enfin à Basila, c’est nous qui descendons. En effet, c’est le lieu de changement de véhicule. Ca palabre, ç discute. On se rend compte que nos trajets posent problèmes tant sur la distance que sur le prix.
Finalement, on nous dépose devant une voiture, nous confirmons auprès de notre ancien chauffeur, du négociateur et du nouveau chauffeur que le prix ne changera pas et qu’on ne paiera pas une deuxième fois. A nouveau, changement de programme, on se retrouve devant une 505 break. Au lieu de lister ce qui ne marchait pas, nous pouvons noter ce qui fonctionnait normalement. Alors… euh… les portes étaient bien fermées, tellement bien qu’on ne pouvait les ouvrir ni de l’intérieur, ni de l’extérieur, es fauteuils étaient encore couverts de mousses… sales et peu épaisses mais présentes, le chauffeur démarrer avec la clé !
Dans l’auto, un fou rire nous prend : le moteur fait un bruit bizarre, les essuie-glace n’ont plus de balais et sont stopper au milieu du pare-brise, celui-ci étant couvert de pètes et de fissures, un bidon plein « d’essence » se trouvait au pied de Juliette, le chauffage tournait à fond…
Mais le pire est à venir !!!
A Pénessoulou, la voiture se vide pour se remplir beaucoup plus ! Il est 18h30, il reste 50km. Nous rêvons d’un bain mais nous en sommes loin.
Sur la voiture : une montagne de sac
Dans la voiture : 12 personnes
Accrochés derrière : 2 personnes puis 4
Et sur le tout : 1 biquette vivante.
La route reprend mais très vite le moteur tousse. Le chauffeur s’arrête, j’en profite pour sortir par la fenêtre et prendre une photo. Nous rions encore mais cela ne va pas durer… 1h00 et 15km plus tard, la voiture se vide presque entièrement. Juliette a son 1er coup de flip : le chauffeur lui demande : « Où sont vos sacs ? » Et ajoute : « C’est fini ! » Là, Juliette infirme : « Non, c’est pas fini, on va jusqu’à Djougou ! » Heureusement, l’homme ne parlait que des sacs…
Nous remontons dans la voiture, la nuit est tombée mais le véhicule n’est toujours pas arrivé ! Il s’arrête 3m plus loin pour faire on ne sait quoi. Je descends pour récupérer de quoi manger et obtenir des infos. Pour les bonbons, nous laissons tomber étant donné la quantité d’enfants autour de nous (« vous allez à l’école coranique ? » nous répètent-ils…). Et pou les news, le chauffeur a disparu… 1er coup de flip d’Hélyette : il nous a abandonnées là avec sa poubelle, on est mal, on est mal…
Ouf, il revient !
La route continue, les phares marchent, c’est déjà ça ! Mais là, 2ème coup de flip d’Hélyette : sur le bord de la route, deux voitures en panne. Au milieu de la chaussée, de gens. Le taxi ralentit, les hommes nous courent après. « Ce sont des coupeurs de route ! » pense Hélyette. Mais non, l’un d’eux grimpe sur le toit, c’est un voyageur.
Un peu plus loin sur la route, la dernière passagère descend. « Il ne reste plus que nous » pense Juliette qui n’a pas entendu le voyageur sur le toit. Deuxième coup de flip de Juliette : ils peuvent nous laisser n’importe où dans la pampa, on est mal, on est mal…
Ouf ! 20h30, nous voilà au Motel du lac. On récupère nos colis et nous entrons dans le jardin. C’est un repère de Mundhélés ! On n’a pas le temps d’y réfléchir, le barman nous informe que l’hôtel est complet. Grosse dépression dans les rangs !
« Quoi ! Mais comment on va faire ? On a juste besoin d’un lit et d’une douche, vous n’avez pas ? » En insistant un peu, on obtient qu’il appelle 2 zems pour qu’il nous conduisent jusqu’à l’Auberge de la Princesse.
« Grand Standing » et repas chaud nous y attendent. Douche et au lit !!

ABOMEY

Arrivées dans la ville, la première chose que l’on voit c’est la statue imposante de Gbehanzin. On s’interroge immédiatement sur cet homme. Et on apprend très vite que ce fut l’une des rois du royaume de Dahomey dont Abomey était la « capitale ». L’un des 12 (ou 13, selon les avis) rois d’Abomey. Chacun d’eux avait un ou plusieurs symboles et une devise, cela ressemblait à un programme politique. Aujourd’hui, on peut voir ces symboles sur les bas-reliefs des palais, ils sont aussi largement représentés sur toutes sortes de tentures. Ces rois ont longtemps luté contre les colonisateurs, avant de livrer des esclaves puis de perdre leur pouvoir avec la déportation de Gbehanzin.

Aujourd’hui à Abomey, on peut visiter deux des douze palais qui sont reliés entre eux pour une surface totale de 40ha. Chaque salle recèle des objets étranges et mystérieux que le guide vous présentera avec une distance à faire froid dans le dos.
En effet, la visite commence par les autels portatifs, un « outil » dont nous avons eu bien du mal à comprendre l’utilité. Viennent ensuite les salles où s’exposent les trophées de guerre. On découvre ainsi un trône dont les 4 pieds sont des crânes ennemis, un chasse-mouche fabriqué à base du crâne d’un ennemi et des poils de queue de son cheval…
Après ça, on apprend le dur métier des citoyens qui n’ont pas le titre de roi. Le premier ministre était aussi le bourreau, il devait trancher la tête du condamné en un coup d’épée. S’il échouait et avait besoin d’un deuxième coup, c’était pour lui. De même les amazones devaient rapporter deux crânes ennemis lors d’un combat, s’il n’y en avait qu’un, le deuxième était le leur ! Pareil pour les « tourneurs de parasol » qui devaient tourner continuellement et toujours dans le même sens, sinon… la mort !
Enfin, la visite se termine avec le passage par la chambre d’un des rois… Quand on sait que ses 400 épouses se sont portées volontaires pour être enterrée vivante avec lui à sa mort et qu’une quarantaine l’a effectivement accompagné, quand on sait que 41 captifs ont été égorgés et que leur sang a été mélangé au ciment pour la construction d’un des palais, on entre dans cette case pas très rassuré. Et en effet, après s’être déchaussé, on n’a pas envie d’y rester très longtemps ! On peut observer les offrandes journalières qui pourrissent lentement dans une gamelle et un lit couvert de poussière qui servait il y a une centaine d’année.
Après ça le tombeau avec ses fétiches n’est pas très rassurant non plus !

mardi 20 mars 2007

Lundi 26 février 2007 : Cotonou/Abomey


Levées à 7h30, nous préparons nos sacs et quittons l’hôtel dans les délais.
Nous prenons notre petit déj à l’acropole. C’est notre petit bonheur du matin : le serveur est toujours aussi sympathique, le soleil en terrasse toujours aussi agréable, le petit vent toujours autant bien venu… Ce sont les vacances !
Comme la veille, le serveur nous indique le moyen de trouver un taxi brousse pour nous rendre à Abomey.
Nous traversons une nouvelle fois la ville en direction de l’église Saint Michel. Mais là, rien. On se fait indiquer la route, difficilement. En effet, le garde de banque nous fait la description du chemin tel un Charlie Chaplin égaré en Afrique : « devant vous un boulevard (ben oui, on le voit bien, on y est !). A la station, un croisement. Une route qui part à droite, une route qui part à gauche (jusque là c’est comme tous les croisements !) Vous, vous prenez la route qui part à gauche : c’est là. » Le tout mimé avec l’ensemble du corps, on s’y croirait !
Nous finissons par trouver un départ pour Abomey/Bohicon. Le chauffeur nous fait rentrer dans son break. Nous nous interrogeons sur le nombre de personnes que peut transporter le véhicule. La réponse viendra plus tard : 7 avec le chauffeur (4 à l’arrière et 3 à l’avant) et… 2 poules. Un fou rire nous prend à la découverte de ces 2 gallinacés enfermés dans leur sac plastique et qui caquètent de temps en temps.

Mal assises, nous trouvons finalement que le trajet passe vite. Nous traversons les villages de banco aux toits de chaumes ou de tôles. Sur les bords des routes, on trouve de toutes sortes de boutiques mais celles qui nous ont laissé l’impression la plus étrange sont celles qui vendent des cercueils (appelés ici : lit mortuaire) !! Enfin, nous arrivons à la gare routière de Bohicon. Nous déchargeons 4 des passagers pour finir la route jusqu’à Abomey.

Là, nous jouons encore les randonneuses, nous décidons de nous rendre à pied jusqu’à l’hôtel. Sauf qu’une nouvelle fois, personne n’est capable de nous informer sur la route à prendre. Ici, les gens sont très sympathiques, ils nous saluent, sont prêts à nous aider mais malheureusement ils n’y arrivent pas forcément. Je ne sais pas si c’est la langue, le manque d’information, l’incapacité à lire un plan mais toujours est-il qu’ils ne savent pas nous indiquer par où passer et pire : où nous sommes !!
Après une bonne demi-heure de marche avec les sacs sur le dos, nous optons pour le transport en zem. Le choc ! Je manque de tomber emportée par le poids de mon sac et Juliette n’a aucun moyen de se tenir. On nous dépose sur une place où trônent des fétiches peu rassurants et où se trouvent l’entrée d’un bar. On se regarde, pas très rassurées à l’idée de devoir reprendre un zem parce que nous ne sommes pas au bon endroit. Heureusement, le propriétaire nous accueille avec bienveillance. Nous déposons nos affaires dans la chambre, déprimées suite à la découverte de l’absence d’eau. Heureusement, le patron nous prépare un bon repas copieux et nous le dégustons sous les manguiers. Nous prenons notre courage pour éviter de nous affaler sur le lit.
Direction : les palais des rois d’Abomey.

L'entrée du palais

Nous y rencontrons les premiers mundhélés depuis le départ de Cotonou. Le réceptionniste nous reçoit avec un grand sourire et nous lui prêtons le « Petit Futé © » pendant notre visite. En effet il veut ouvrir une agence de voyage et s’intéresse aux activités proposées par le guide.
La guide du palais est un peu distante au début, elle nous récite son texte appris par cœur. Mais avec nos questions et à force de la faire répéter, elle commence à se dérider un peu. La visite fut très intéressante, nous sommes encore toutes chamboulées à l’idée de sacrifices humains, d’épouses enterrées vivantes, d’esclaves vendus contre un canon (21 femmes belles et grosses poitrines ou 15 hommes bien battis)
Enfin, le côté vaudou ne nous rassure pas des masses…
Après la visite du marché artisanal où nous avons l’intention de revenir, nous rentrons à pied jusqu’à l’hôtel.

Farniente à l'hôtel


En sueur et très crades, nous nous avachissons sur les chaises que nous ne quitterons que pour aller nous laver et nous coucher.

lundi 19 mars 2007

Ganvié

Cité lacustre située à 18km de Cotonou. On s’y rend en taxi au départ de Cotonou ou de Bohicon pour un montant de 1000 à 2000CFA par personne puis en pirogue. En effet, l’embarcadère est à Abomey-Calavi. C’est aussi la ville où les habitants de Ganvié vendent les produits de leurs pèches.

Au XVIIIème siècle, les Ganviénu fuient les razzias esclavagistes et construisent une ville sur le lac Nokoué. Les maisons sont alors en bois avec toit de chaume, le tout monté sur pilotis. Aujourd’hui, on trouve d’autres types de matériaux comme le béton ou la tôle. 20000 personnes vivent dans cette ville où l’on trouve plusieurs écoles et bar/hôtel. Les habitants s’y déplacent en pirogue mais la construction d’un pont a commencé.La technique de pêche utilisée par les habitants de Ganvié s’appelle l’akadia. Il s’agit en fait de faire sécher des plans puis de les installer au fond de l’eau où ils pourrissent et attirent les poissons par leur odeur alléchante…
Les plantes qui sèchent pour pourrir ensuite au fond de l'eau

vendredi 16 mars 2007

Dimanche 25 février 2007 : Ganvié/Cotonou

1.Embarcadère pour Ganvié




2. Pirogue à rame et à voile













3. Ganvié






Vue l’heure tardive d’arrivée hier, nous avions décidé de rester encore une nuit à Cotonou et de profiter de la journée pour visite la ville.
Réveillés par les matines, nous nous rendons à l’acropole pour un petit déjeuner complet. Les béninois sont toujours aussi sympathiques puisque le serveur nous offre le supplément de pain et nous indique la route pour nous rendre au marché de Dantokpa (le 2ème par sa taille d’Afrique de l’Ouest) et le moyen de visiter Ganvié.
Nous partons donc à la découverte de la ville.
Au marché, tout le monde nous prévient de faire attention. Sures de nous, nos sentiments virent à l’inquiétude lorsque l’on découvre les étals vides.
Nous retournons voir le petit vendeur qui doit trouver un drapeau bénibois pour François, le mari de Juliette. Nous attendons dans la boutique : banc et ombre, nous sommes aux anges !
Le vendeur arrive avec le drapeau et nous propose de l’acheter pour la modique somme de 25 000CFA (40€). A l’annonce qu prix, nous hésitons entre a crise cardiaque et la fuite.
Finalement, avec nos cris et une négoss, nous obtenons le bout de tissu et son mat (que nous laisserons le lendemain dans notre chambre) pour 7000CFA. En prime, le vendeur nous conduit jusqu’au départ des taxis devant le VRAI marché de Dantokpa.

Trajet « chaotique » dans l’odeur d’essence et arrivée à l’embarcadère d’Abomey-Calavi.
Là, quelle agitation ! Il y a des vendeurs de chapeaux, de souvenirs, les responsables des pirogues et tous les villageois qui vendent leurs pèches et achètent des matières premières.
Etienne, notre guide, nous accompagne jusqu’à notre pirogue « à rame et à voile ». Et là, commence un trajet sans nom. Nous ne cessons de répéter qu’on est bien en vacances, on se laisse bercer par le mouvement de la pirogue. De temps en temps, Etienne nous fait un commentaire, nous expliquant ainsi l’Akadia (pèche du village de Ganvié).
Sur l’eau, les pirogues à moteur nous doublent et nous croisons d’autres embarcations qui viennent de Ganvié. Nous faisons sensation avec notre voile Snoopi mais les mundhélés (« Yovo » ici) rabaissent leurs appareils en nous voyant…
Les enfants nous disent : « Bonjour monsieur, donne moi cadeau ».
Nous interrogeons Etienne : « qui de nous deux ressemble le plus à un homme ? » Il nous explique que les gens ne savent pas ce que veut dire la phrase qu’ils ont apprise par cœur.
Nous apercevons, au loin, Ganvié. La ville a poussé sur l’eau comme des nénuphars. Nous circulons entre les maisons sur l’eau. Le piroguier nous dépose dans les boutiques d’artisanat. Nous sommes décidées à ne rien acheter : c’est le début du voyage ! Finalement, nous fondons toutes les deux devant la carte d’Afrique cousue. Et voilà, nos sacs sont déjà pleins !
Retour sur la pirogue, nous commençons à nous assoupir sous le soleil et dans la petite brise.
Petite marche, arrivée à Cotonou via un taxi tout déglingué. Nous voulons manger à « l’igname pilé » mais le resto est fermé le dimanche. Nous traversons donc la route pour nous retrouver dans un cadre digne de Lifoula ou le jardin des saveurs.
Après le repas, notre objectif est d’atteindre la gare ferroviaire afin d’acheter nos billets pour le lendemain. Nous décidons de nous y rendre à pied. 5km après, la fatigue dans les pattes, les odeurs dans le nez, les images du marché et de l’océan dans les yeux. Nous optons pour un retour à l’hôtel.
Repos, douche, internet et pizzeria type Mc Do sont les activités du soir avant notre coucher : vannées !!

Samedi 24 février 2007: Brazza/Cotonou

L’avion devait partir à 15h30, il est bientôt 15h et il n’est toujours pas sur la piste d’aéroport. Heureusement, Juliette et François m’ont invitée à manger, à faire une petite sieste et à attendre le départ…
Finalement, après 1h30 d’attente à l’aéroport, après avoir joué des coudes pour ne pas trop se faire doubler, nous arrivons en salle d’attente.
Là, surprise ! Nouveaux sièges, service d’un petit encas pour patienter.

Le vol se passera sans problème. Quelques secousses, une descente difficile sur Cotonou mais arrivées saines et sauves !
Premier regard sur le pays : clean, aéroport ultra rapide.
Par contre, dans le hall d’accueil, ça change. Un homme nous propose un taxi, nous sommes d’accord mais une autre personne souhaite nous conduire ailleurs. En cinq secondes, nous faisons l’animation, il y aune dizaine de personnes autour de nous, tous se disent chauffeurs de taxi et se traitent de brigands. Finalement, une lumière nous vient, nous demandons au 1er chauffeur : « vous avez une voiture ?
- Non, une moto. »
Sur les conseils de Corinne (une collègue qui a vécu 3 ans à Cotonou) et avec nos gros sacs, nous allons avec le deuxième gars : pas de zem la nuit !
En effet, dehors, un petit écriteau lumineux nous indique : « pour votre sécurité, prenez les taxis ici. »
A 3000Frs la course, nous traversons la ville pour nous rendre à l’hôtel Crillon. Nous interrogeons parfois le chauffeur mais nous restons surtout silencieuse, les yeux ouverts sur la ville.
A l’hôtel, nous nous installons et nous arrivons à une première conclusion : à première vue, on peut avoir confiance, les gens que nous avons croisé avaient l’air honnête.
Nous soupons à l’acropole avant de nous coucher, exténuées.