dimanche 25 mars 2007

ABOMEY

Arrivées dans la ville, la première chose que l’on voit c’est la statue imposante de Gbehanzin. On s’interroge immédiatement sur cet homme. Et on apprend très vite que ce fut l’une des rois du royaume de Dahomey dont Abomey était la « capitale ». L’un des 12 (ou 13, selon les avis) rois d’Abomey. Chacun d’eux avait un ou plusieurs symboles et une devise, cela ressemblait à un programme politique. Aujourd’hui, on peut voir ces symboles sur les bas-reliefs des palais, ils sont aussi largement représentés sur toutes sortes de tentures. Ces rois ont longtemps luté contre les colonisateurs, avant de livrer des esclaves puis de perdre leur pouvoir avec la déportation de Gbehanzin.

Aujourd’hui à Abomey, on peut visiter deux des douze palais qui sont reliés entre eux pour une surface totale de 40ha. Chaque salle recèle des objets étranges et mystérieux que le guide vous présentera avec une distance à faire froid dans le dos.
En effet, la visite commence par les autels portatifs, un « outil » dont nous avons eu bien du mal à comprendre l’utilité. Viennent ensuite les salles où s’exposent les trophées de guerre. On découvre ainsi un trône dont les 4 pieds sont des crânes ennemis, un chasse-mouche fabriqué à base du crâne d’un ennemi et des poils de queue de son cheval…
Après ça, on apprend le dur métier des citoyens qui n’ont pas le titre de roi. Le premier ministre était aussi le bourreau, il devait trancher la tête du condamné en un coup d’épée. S’il échouait et avait besoin d’un deuxième coup, c’était pour lui. De même les amazones devaient rapporter deux crânes ennemis lors d’un combat, s’il n’y en avait qu’un, le deuxième était le leur ! Pareil pour les « tourneurs de parasol » qui devaient tourner continuellement et toujours dans le même sens, sinon… la mort !
Enfin, la visite se termine avec le passage par la chambre d’un des rois… Quand on sait que ses 400 épouses se sont portées volontaires pour être enterrée vivante avec lui à sa mort et qu’une quarantaine l’a effectivement accompagné, quand on sait que 41 captifs ont été égorgés et que leur sang a été mélangé au ciment pour la construction d’un des palais, on entre dans cette case pas très rassuré. Et en effet, après s’être déchaussé, on n’a pas envie d’y rester très longtemps ! On peut observer les offrandes journalières qui pourrissent lentement dans une gamelle et un lit couvert de poussière qui servait il y a une centaine d’année.
Après ça le tombeau avec ses fétiches n’est pas très rassurant non plus !

Aucun commentaire: