lundi 16 avril 2007

Lundi 5 mars 2007 : Ouahigouya/Pays Dogon

Nous devions enchaîner douche, poste, visite nouvel ASED, retrait d’argent et partir à 10h00 avec Mamoudou. Mais taxi plein signifie départ à l’avance ou en retard… A 8h00, nous avons donc la visite surprise du chauffeur qui est prêt et nous attend.
Finition des sacs, courses pour le petit dej’ et nous voici sur la route de Mopti.
Une heure plus tard, le minibus « flambant neuf » et rempli normalement crève ! Au milieu de nulle part, nous descendons et le changement de roue s’effectue normalement. A la frontière burkinabée nous confirmons la possibilité de rentrer une nouvelle fois sur le territoire de B. Compaoré malgré un visa une seule entrée.
Nous traversons ensuite un no man’s land d’une quarantaine de kilomètres. Notre première rencontre en terre malienne n’est ni le douanier, ni un enfant qui court en criant « Nasaara ! », ni une femme qui porte quelque chose sur sa tête, ni un écolier qui part travailler, mais un animal surprenant ! Alors que nous roulons à vive allure entre les deux frontières apparaît au milieu de la route : un dromadaire ! Nous croyions avoir fini nos découvertes avec la faune après la Pendjari mais depuis le début du voyage, nous allons de surprises en surprises.
Nous nous retrouvons au poste frontière malien. Nous n’épiloguerons pas sur cette histoire car les quelques heures dans l’inégalité n’ont pas été très paisibles.

Nous voici donc à Koro où nous avons rendez-vous avec Saïdou, le guide envoyé par Mamadou, l’ami d’Alexie. Apparemment, il a été prévenu de notre arrivée précoce mais il n’est pas là. Nous sommes assises sous « l’abri bus » à regarder Mamoudou réparer sa roue quand surgit une mobylette. L’homme qui en descend se dit venir de la part du guide mais il nous appelle Eliane. Nous n’y croyons pas et lui déclarons vouloir rester où nous sommes. Il repart et réapparaît un quart d’heure après avec un autre homme. Celui-ci nous confirme les dires du premier et pour preuve appelle Mamadou. Cela ne change rien, Saïdou n’est toujours pas là et nous commençons à nous inquiéter pour les négoces. Entre temps, le chauffer de mobylette se fait « incendier » par les autres personnes présentes sous l’abribus pour n’avoir pas dit bonjour.
Enfin, une Mercedes surgit. A son bord, un jeune homme en tenue Dogon et un « kéké » en tee-shirt moulant sans manche et chaîne en or qui brille.
Le passager le plus jeune s’avance vers nous et commence à discuter du programme. Cela nous convient, reste à voir pour le prix mais une dizaine de personnes nous tourne autour. Juliette s’éloigne avec lui tandis que je pars faire les courses pour le repas. A mon retour, Juliette est toujours en négoce. Prix de base 100 000CFA (150€), comme annoncé la veille au téléphone. Mais Saïdou ne semble pas vouloir négocier. Tous les arguments passent : le prix du véhicule, les kilomètres, les guides… Rien n’y fait, c’est 100 000 ! Juliette ne bougeant pas d’un iota, Saïdou appelle le grand chef Mamoudou qui explique que la veille, c’était 150 000 annoncé, que la voiture coûte 50000… Toujours est-il que ce prix est hors bourse. Sur ces entre faits un touriste arrive pour profiter du véhicule. Il nous déclare que le taxi jusqu’à Bankass coûte 2500Frs/personne et que dans cette cille, on peut trouver des guides à 5000/jours. En réfléchissant et en discutant, nous avons de nouveaux arguments. Finalement, alors que nous sommes prêtes à rentrer à Ouahigouya, Saïdou nous propose 75000 avec retour en taxi de Bankass. Nous signons à 70000 (110€) avec preuve écrite à l’appui. Enfin, 3h30 après notre arrivée à Koro, nous partons pour le pays Dogon !
Enfin… Pas tout à fait… car le chauffeur nous fait le coup de la panne. On se demande si on va vraiment partir… Enfin, le véhicule démarre…
Rap à fond à 100km/heure sur la piste, nous sortons notre pique nique pour le déguster. Mais deuxième crevaison de la journée… Tout le monde descend ! Vu l’état du pneu de rechange, le chauffeur décide de diminuer la vitesse. Nous arrivons à Bankass puis au pied de la falaise. Nous traversons trois villages dogons, doublant de nombreux piétons et charrettes d’ânes. Nous observons la falaise sur laquelle on voit des anciennes maisons dogons, mais aussi, dans la plaine, les nouveaux villages avec leurs mosquées en banco, les baobabs striés, les tissus qui sèchent au vent…
Nous arrivons à Enndé, où nous profitons de la pause pour souffler et faire notre mini toilette. L’auberge est pleine, nous n’y passerons pas la nuit. Dommage, car il y a l’eau courante, le groupe électrogène et la déco est de qualité. Nous partons ensuite nous promener dans le village. Saïdou nous explique les traditions, les coutumes et l’artisanat.
Nous grimpons ensuite sur la falaise, très vite le village rapetisse et l’horizon s’agrandit. Au pied de la roche, nous déambulons dans les anciennes maisons dogons, observant ça et là des débris de cérémonies funéraires ou vodous. Mais ce qui nous surprend le plus, ce sont les bruits du village. A nos pieds, Enndé est une bourgade vivante de laquelle montent toutes sortes de sons : les pillons qui frappent les céréales, le bruits des roues de charrettes sur le sol, les animaux qui meuglent, braient, hennissent…
Nous observons enfin la technique pour faire les bogolans.
Il fait presque nuit, nous partons à pied à notre hôtel.

Pas de groupe, ni l’eau courante, nous nous empressons de tendre notre moustiquaire sur le toit avant l’arrivée des moustiques et des étoiles. La douche se fait au seau, on devient des habituées dans un espace sans porte, autant dire qu’on est pas 100% à l’aise.
Viens ensuite le souper, sous les étoiles mais cette fois à la lueur d’une lampe à pétrole. Nous manquons une nouvelle fois de nous étouffer… de rire en observant nos deux comparses en train de manger… Avant tout, le menu : riz, sauce, poulet. Ensuite, il y a Saïdou qui mange de manière traditionnelle, c’est-à-dire avec les mains. Forcément, on est un peu dégoûtée de voir ses doigts recouverts de sauce, de gras et de riz… Mais le pire est notre « ami » le chauffeur qui déguste son repas en faisant toutes sortes de bruits. Il mange avec la fourchette mais c’est ignoble. Entre les slurp et les slap, il trouve le temps de cracher ses os par terre et de se barbouiller la bouche de graisse. Nous avons l’appétit coupé, on réduit la conversation et partons nous coucher.

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