Le travail du métal nécessite plusieurs travailleurs e différentes étapes. D’abord, un ouvrier agite le feu grâce à un soufflet. Un deuxième place des pièces de 100frs sac plastique compris dans un petit canari. Celui-ci va ensuite dans les braises. Lorsque le tout est fondu, le deuxième ouvrier récupère le liquide et le fait couler dans un moule. Puis démoule pour donner la tige de fer à l’orfèvre qui sculpte et réalise les bijoux.
Après la petite visite, nous reprenons zem et taxi-brousse jusqu’à Kopargo.
Nous enfourchons à nouveau 2 zems pour nous rendre à Taneka-Koko. Le voyage se passe sans encombre pour moi. Juliette a plus de mal sur sa mobylette avec les accélérations, les bosses et les trous. Le paysage est très sec et rocailleux. De temps en temps, nous croisons des villageois à pied, à vélo, nous observons les villages accrochés aux montagnes.

Juliette sur son zem
Arrivées à Taneka-Koko,
commence un vrai spectacle. Les deux zems nous déposent au centre du village, sur une place avec un grand arbre. Au pied, sur les racines : trois hommes allongés. L’un d’eux se lève et tente de nous expliquer que les vrais guides sont absents mais que lui veut bien nous aider.
Nous commençons à négocier. Toutes es propositions passent par le « président » qui ne bougera pas des racines pendant la conversation. La situation est vraiment comique ! D’abord, le « président » semble nous ignorer, il parle français mais passe par ses « ministres » pour s’adresser à nous. Ensuite, les prix annoncés sont démentiels. En effet, nous partons de 10000CFA (15€) pour finir à 1500CFA (2,3€) ! Enfin, on passe pour des cinglés à vouloir visiter le village seules et sans passer par la grotte, splendeur du lieu.
La visite commence, nous laissons nos sacs sur la place du village, un des conducteur de zem nous accompagne, un enfant tout sale (qui va à l’école et qui est le premier de sa classe…) nous attrape la main, le guide nous devance sans rien nous expliquer. Nous passons près des champs d’ignames (tas de terre), un médicament est planté pour protéger la plantation. Nous avançons dans les ruelles, à travers les cases de terre couvertes de paille. Un énorme baobab trône au centre. Nous arrivons à côté d’une gamelle de beurre de karité. Pas le temps de nous attarder, on nous appelle pour rencontrer l’un des 7 féticheurs du village. L’homme, un vieillard, sort d’une case. Il doit mesurer 1m40, peser 40kg, il a la peau toute rabougrie et porte seulement un « slip » en peau de singe et une dent de phacochère autour du cou. Il nous fait le grand jeu : populasse qui sort des maisons, longue pipe allumée avec crachat de la fumée vers nous, défilé devant nous pour nous faire sentir son odeur de crasse (il ne quitte jamais ses « habits » et ne se lave jamais). Nous lui serrons la main, un peu embêtées à l’idée de le toucher et nous ne savons pas trop comment lui adresser la parole. Je fais une petite courbette pour lui montrer notre respect. Et enfin, il s’assoit sur une pierre, sous un arbre. « Le guide » nous explique qu’il faut faire un petit cadeau pour pouvoir prendre en phot l’homme sacré. A première vue, nous ne voulons pas garder son image en mémoire. Nous demandons des explications pour justifier le prix. En fait, le féticheur prépare des « médicaments » en échange de petits cadeaux. Il protège ainsi les cultures, les champs, les maisons, le village … Nous faisons quelques photos puis Juliette demande l’autorisation de prendre le féticheur au milieu des enfants et le guide a la merveilleuse idée de m’inviter à m’asseoir près du « saint homme » qui en profite pour mettre son bras sur mon épaule pour une pose plus réussie !
Nous finissons de visiter le village avec des informations plus ou moins claires.
Arrive le moment de paiement, le guide semble déçu, nous lui rappelons qu’il doit payer un petit jeune qui nous a accompagnées. Il ne semble pas d’accord, nous payons donc le petit jeune nous-même en lui expliquant qu’il devrait faire guide lui-même.
Retour sur les zems, puis taxi-brousse jusqu’à Natitingou (Nati). L’exceptionnel cette fois-ci, c’est que nous sommes cinq dans le véhicule et que celui-ci a un sac plastique en guise de pare-brise à l’arrière et que dans les descentes il coupe le moteur pour faire des économies de carburant…
A Natitingou, énorme manque de courage, nous allons au premier hôtel venu, nous nous affalons dans une chambre d’une tristesse absolue. Apprenant qu’il n’y pas de repas ce midi (qu’il est trop tard), nous optons pour le maquis « la terrasse » juste à côté, mais là non plus pas de repas !
Là, nous rencontrons des français qui donnent leur avis sur notre programme de l’après-midi. Nous relisons le guide et choisissons donc de manger au maquis des gourmets et de nous rendre à l’hôtel Tata Somba pour obtenir des infos sur la Pendjari.
Très très longue attente (environ 3h) pour finalement choisir de partir avec l’AGAT. Nous laissons une très grosse somme d’argent au président, M. Maman, avec la promesse de le revoir le lendemain à 6h00 à notre hôtel.
Repas du soir à côté d’une ado mundhélée en pleine crise et au lit !